"Parcours Croisés" - Suite - Chapitre 35

Parcours croisés – Vendredi
Chapitre 35
Annie

Véronique partie et Jérémy qui s’était décommandé … c’est égoïste, mais je suis bien mieux avec Alain et Tina. C’est marrant ! j’ai l’impression d’être chez moi quand les invités du week-end, qu’on aime bien, même beaucoup, s’en vont ! On est content qu’ils soient venus, on a passé un bon moment, et … on est content de se retrouver au calme, chez soi … sauf que je suis pas chez moi … eh ! remet les pieds sur terre ! t’es chez eux, pas chez toi ! Tina s’est douchée, je me suis douchée aussi et on est restées nues … pour nous, comme ça ! Sur la terrasse Alain s’est assis derrière moi … son torse dans mon dos, ses bras autour des miens, et on jouait sur la peau de Tina, comme des gamins, on faisait des dessins sur sa peau, du bout des doigts. On a mangé sur la terrasse … parlant de tout et n’importe quoi … un peu perdus de chaleur … un peu fatigués … j’ai lu les sorties d’imprimantes qui traînaient sur un coin de table : projets de vacances … normal, ils ont des projets, moi pas ; la Grèce, la Crète, la Tunisie …
- Vous avez choisi, ou pas encore ?
- Ni choisi, ni réservé … je les ai édités cet après-midi …
J’aimerais avoir des projets aussi, partir … voyager … mais voilà … c’est d’être avec eux que j’ai envie ! je me comporte comme une midinette ! on a dormi dans le même lit, on a fait l’amour … et alors ? pourquoi ça serait important pour eux ? toi t’es larguée ma fille ! enfin … c’est pas un jeu pour eux … je crois pas, ni Tina ni Alain, je peux pas me tromper à ce point-là …
- Lequel tu choisirais, toi ? … autant choisir ensemble …
Alain ! Alain, Alain … joue pas avec moi … choisir ensemble ? qu’est-ce que tu me dis, là ? j’ose même plus les regarder, je les vois me sourire, mais … ils se rendent pas compte … je sentais mes yeux qui commençaient à brûler, je voulais pas … je me suis enfuie dans la salle de bains, me cacher, qu’ils ne voient pas mes larmes.

Je suis une grande malade ! C’est leur vie, pas la mienne ! j’ai plus quinze ans, enfin ! Tomber amoureuse, comme ça, d’elle, de lui ? peut-être … elle je sais, lui … peut-être … la porte s’est ouverte, il est là … derrière moi, et me regarde dans le miroir … il est resté derrière moi, a pris une brosse à cheveux et m’a peignée et il m’a dit … il m’a dit … et j’ai eu peur d’entendre ce que je voulais entendre, de me tromper, et j’ai vu ses yeux …
- … ne joue pas avec moi, Alain, ne joue pas …
Il a posé la brosse :
- J’y arrive pas … t’y arrive toi ? …
Il a pris une lingette à démaquiller pour m’essuyer les yeux en me retournant vers lui et j’avais bien vu, ces yeux aussi étaient prêts à déborder. J’ai levé une main pour essuyer une trace sur sa joue et il m’a soulevé très haut dans ses bras pour embrasser mes yeux … mes jambes nouées dans son dos autour de sa taille, j’ai passé mes bras autour de son cou pour le serrer très fort.
Il m’a ramené sur la terrasse en me tenant la main. Tina m’a serré le bras très fort quand on s’est assis. Aucun de nous n’osait parler … et quoi dire … la table débarrassée, je suis passée par la salle de bains, et j’ai accompagné Alain qui m’attendait à la porte de la chambre. Il a ouvert les volets sur la nuit et Tina nous a rejoint …
Tina et sa peau si douce et parfumée … ses seins lourds … sa bouche qui appelle ma bouche … Alain allongé sur elle … elle jouit de ma main dans les bras d’Alain et crie son plaisir dans son cou et je continue à la violer de mon index tendu, griffant de mon ongle la queue d’Alain enfouie complètement entre ses lèvres distendues, blanchies de l’étirement de sa queue et de mon doigt et elle inonde ma main, liqueur de mer épaisse qui coule sur ma main, mince filet humide qui fait briller le bijou qu’elle a toujours au creux de ses reins et bouge au rythme des contractions sur mon doigt. Ses jambes sont retombées autour de moi, assise entre ses jambes et les jambes d’Alain qui ne bouge toujours pas, mais tendu, sans doute proche du plaisir et le retenant, crispé dans son immobilité, mais je sens le petit tremblement de tension des muscles de ses fesses sous ma joue.
Et je vais le faire jouir lui aussi, je le sais, qu’il le veuille ou non, il ne me résistera pas. Je recueille sur mon doigt la liqueur du plaisir du Tina, soulevant de l’autre main ses testicules chaudes et lourdes que je sens bouger dans ma main, roulant sous les contractions alternées du scrotum, et en posant de petits baisers sur ses fesses, je pousse mon doigt trempé de cyprine entre ses fesses qui résistent, sillon serré de tension me refusant un temps le passage et cédant à mes baisers. J’ai rentré mon doigt doucement, à petits coups, étirant l’anneau vers le bas, m’arrêtant quand il se raidissait pour céder à nouveau, plus à mes baisers sur ses fesses qu’à mon doigt qu’il acceptait mal. A peine engagé dans son cul, je massais doucement, étirant, tournant, et il a accepté … remontant les genoux en soulevant les cuisses de Tina sur les siennes jusqu’à les soulever très haut, ses genoux à lui à hauteur des fesses de Tina, ses fesses enfin ouvertes et tremblantes sous ma joue, sous mes lèvres et mes dents qui ont mordu … une phalange … et deux … et ses reins ont commencé à bouger au rythme du massage de mon doigt … les jambes de Tina se sont nouées dans son dos, un pied posant sur mes cheveux … le mouvement des reins se fait plus ample, accompagné d’un petit bruit humide quand il sort du vagin et replonge, et la plainte de Tina qui a soulevé les jambes très haut, une main glissée sur le dos d’Alain, qui se cramponne à mes cheveux … je retire mon doigt … enduit abondamment de salive mon index et mon majeur et pousse à nouveau sur l’anneau brun qui s’est contracté quand le l’ai abandonné … je pousse doucement attendant un relâchement, un accord … et son cul s’ouvre à nouveau pour moi, par saccades, et mon massage aussi profond que mes autres doigts fermés le permettent accompagnent le va-et-vient de son sexe, l’autre main tantôt enveloppant ses couilles, tantôt massant le périnée et le prolongement de la verge entre ses cuisses. A la contraction de l’anus sur mes doigts, je sais le moment exact où il jouit et je ne bouge plus mes doigts, le laissant profiter de la sensation de son cul s’ouvrant et se serrant autour des doigts plantés profonds.
Tina accompagne son plaisir de ses hanches, et je sais aussi qu’elle ne jouit pas, qu’elle s’offre à son plaisir en s’ouvrant à lui. Aux dernières contractions je retire lentement mes doigts, et remonte chercher la main de Tina sur mes cheveux qui la serre dans la sienne d’une pression complice.
Alain a basculé pour libérer Tina de son poids et je me suis allongée contre elle de l’autre côté. De la main j’ai essuyé son front, froissés les petits cheveux collés de transpiration sur ses tempes. Sur le dos, les bras rejetés en arrière, Alain reprend une respiration plus calme :
- Mais où t’as appris à faire ça, toi ?
Je ris, sans répondre, au regard interrogateur de Tina, qui insiste d’une pression de sa main sur ma jambe :
- Alain vient d’expérimenter ce qu’est le massage de la prostate …
- … tu sais faire ça toi ? je croyais …
- J’ai des lectures intéressantes … j’avais jamais fait avant …
- D’accord … me voilà devenu ton cobaye …
- Te plains pas, je sais que t’as aimé !
Tina, tournée ver Alain :
- C’était bon, mon chéri ?
- … oui … vraiment bien …
- Tu me montreras, Annie ?
- Bien sûr … quand tu veux !
- Pas tout de suite, les filles, pas tout de suite …
Je me suis levée pour aller chercher à boire :
- Au fait, faut que je vous dise … vous êtes couchés à l’envers, la tête de lit, c’est de l’autre côté …
J’ai pas été assez rapide ; Alain m’a donné une claque sur les fesses avant que je sorte de la chambre. Je suis allée prendre une bouteille d’eau au frigo et quand je suis revenue, il étaient couchés dans le bon sens et m’ont pris à témoin :
- C’est mieux comme ça ?
- Ça va …
Ils étaient couchés assez loin l’un de l’autre me laissant une place entre eux deux … Tina m’a fait un clin d’œil quand elle a vu que j’avais remarqué le troisième oreiller apparu dans le lit.
Je me suis couchée en faisant circuler la bouteille d’eau. Martina a passé une jambe sur les miennes en me caressant la joue du dos d’un doigt :
- Tu fais de drôle de choses avec tes doigts, ce soir …
- Je t’ai fait mal ?
- Non, au contraire …
- J’ai de petites mains et de petits doigts … tu trouves pas ?
Elle a pris ma main, et l’a faite tourner, la comparant à la sienne, plus forte :
- Si je te fais pareil, vaudrait mieux que j’enlève ma bague … surtout si je joue avec les fesses du monsieur ! tu vois pas que je la perde dedans?
Bien que victime de la plaisanterie, Alain a été gagné du même fou-rire que nous :
- Faudrait m’amener à l’hosto pour la récupérer !
- La tête de l’interne ! « Mon diamant ! rendez-moi mon diamant ! »
- Pas la peine, j’ai un ou deux spéculums dans mon armoire … on t’arrangera ça nous-mêmes !
- Tina, dorénavant tu enlèves ta bague avant de te coucher ! j’y tiens !
Elle l’a pris au mot, elle a enlevé sa bague et l’a posée sur la table de nuit :
- Voilà, c’est fait ! ça marche avec les filles aussi ?
- … non je crois pas … on est pas faites pareil …
Martina s’installe à cheval sur mes jambes, assise sur mes genoux.
Alain nous tourne le dos et boit à la bouteille, tête rejetée en arrière, s’équilibrant d’un bras derrière lui. Incroyable le dos qu’il a ! les muscles saillants, … j’avance la main, suis du doigt le sillon marqué de la colonne vertébrale, main à plat sur les épaules, noueuses, descend sur les reins, ses hanches, la main de Tina …
- C’est l’aviron qui te muscle comme ça ?
- Mmm … d’ailleurs j’y vais demain … j’ai rendez-vous à 9 heures avec Jérémy … vous venez avec nous ?
- Pourquoi pas … on va au marché Annie ? et on passera voir Christophe … tu veux ?
- Oui, bonne idée, ça fait longtemps que j’ai pas fait le marché !
Alain pose la bouteille et s’assoit face à moi, épaule contre épaule avec Tina, son pied glissé sous mon oreiller. Son mollet sous ma main et presque lisse, juste un fin duvet blond, très léger … et plus rien du tout sur la cuisse, on le croirait épilé, sauf tout en haut, quand j’arrive dans le pli de l’aine, où déborde un peu les poils du triangle du pubis qui remonte en un mince fil jusqu’au nombril. Je repousse son sexe sur sa cuisse et roule sous mes doigts la peau des testicules, les prenant avec précaution entre mes doigts, l’une après l’autre, comparant leur taille, les regardant tourner lentement sur elles-mêmes, d’un mouvement autonome, rotation lente, la sensation que la peau s’épaissit sous mes doigts, devient plus ferme, comme piquée de froid. Sa main sur mes jambes dans le dos de Martina me quitte ; je vois son étonnement d’abord, un sourire entendu ensuite, Martina qui tourne son visage vers lui en souriant aussi, et se penche pour l’embrasser … il a trouvé le petit objet sous son doigt, bien sûr … elle se cambre et retient son souffle … il joue avec le bouchon … sous ma main sa verge prend du volume, par pulsions lentes. Martina laisse sa bouche, se penche vers moi, ouvre grand sa bouche sur un sein, langue sur le téton, dents sur l’aréole, là où commence le gonflement de l’excitation … je ferme les yeux, attentive, à la caresse humide et Alain m’échappe … son bras sous mon cou, sa bouche sur mes lèvres … j’aime ses baisers … l’envahissement de sa langue dans ma bouche qui cherche la mienne que je retiens cachée pour attirer la sienne, je l’aime en moi, soulevant ma langue pour l’envelopper, suivre le filet qui se tend en-dessous, revenant sur mes dents, sous mes lèvres … j’aime ses baisers et la verge dure dans ma main, la peau souple, son gland lisse sous mon doigts glissé à l’intérieur du prépuce, l’ouverture du méat sous mon pouce, petite plaie que j’ouvre de la pulpe du pouce … image des tiges métalliques dans l’étui de cuir noir dans mon armoire secrète … un jour … cambrée sous la morsure sur mon sein, pointe de douleur bienvenue … encore … mords Tina … je veux l’empreinte de tes dents sur mon sein … mords … ma main s’est crispée sur la verge et une seconde la langue dans ma bouche est restée figée avant de quitter ma bouche et ses dents ont pris ma lèvre inférieure et sa bouche me quitte, la bouche de Tina me quitte, bouche et sein humides de leur salive, sensation de frais. J’ouvre les yeux … ombres à peine dessinées, leurs visages levés vers moi. Le petit rayon de lumière qui vient de la rue souligne un sein lourd sous le torse de Tina ; j’avance la main vers la chair chaude et souple, incroyablement douce au toucher. Alain est dans l’ombre, masse sombre immense et rassurante. Tous les deux s’allongent contre moi et sans invite j’ouvre les jambes, remontant les genoux, plante des pieds sur leurs cuisses, bassin décollé du lit à la rencontre des mains qui sous les côtes saillantes descendent sur le ventre creusé, contournent le pubis vers les cuisses en m’arrachant un soupir déçu d’attente. Je les veux sur moi, sur ma chatte et dedans, je veux qu’ils me fouillent, leurs doigts qui me violent, je veux être baisée !
… et ils sont sourds à mon sanglot, effleurant chacun l’intérieur des mes cuisses de mains légères, sur mes fesses dures, serrées de ma cambrure ; reins toujours plus haut soulevés, je ne suis plus qu’un arc, décollée du lit, portée de la nuque et des orteils, chiffonnant les draps à pleins poings. Je tremble de tension, mes seins, mon ventre sont douloureux d’attente. D’une main ouverte sous mes reins Alain m’a maintenu arquée quand Martina s’est glissée entre mes jambes, s’est saisie à pleine main de mes poils et m’a durement secouée le ventre. Elle ouvre mon sexe d’une main, gifle du plat des doigts ma chatte écartelée, cingle le clito bandé m’arrachant une plainte, et me viole enfin index et majeur tendus entrés d’un seul mouvement et son pouce entre mes fesses perçant l’anus, doigts en crochets qui se cherchent et se frottent au travers de la mince paroi … comme j’attendais, comme je voulais ce viol, et comme j’en veux plus, Martina … Je suis tellement mouillée, je coule littéralement sur sa main, et je sens mon odeur, odeur piquante que j’aspire narines dilatées. Martina retire son pouce, non… trop tôt … retire ses doigts de ma chatte … j’en pleurerais de frustration, et … oooh ! ouuui … elle m’ouvre de toute sa main, ses quatre doigts serrés à l’entrée du vagin, qui poussent et s’écartent, à plat, étirant les chairs vers le bas, m’écrasant sur la main d’Alain qui maintient mes reins levés. J’ai mal et j’en veux plus, toujours plus … oui ! oui ! oui ! … je prends le poignet de Tina et je me branle avec sa main, forçant et poussant de tout mon ventre jusqu’à sentir son pouce buter … et je jouis sous la morsure d’Alain sur un sein, le ventre secoué de violentes contractions, les jambes battant l’air … Tina a bu mon jus marin, embrassé mon sexe à pleine bouche accompagnant les dernières pointes aigues de plus en plus espacées de mon plaisir. Alain m’a reposée sur le lit, m’a soulevée dans ses bras en m’arrachant au baiser de Tina et d’un mouvement m’a assise sur ses cuisses, m’empalant d’un coup sur son sexe dressé dans mon sexe ouvert, me coupant la respiration, et me laissant bouche grande ouverte, perforée, pas de sa grosseur, mais de sa profondeur, son gland épais repoussant très haut et bousculant mes organes … mes jambes autour de lui, mes mains sur sa nuque, je reprends mon souffle, je le force à attendre du regard, je bouge un peu les hanches, je le replace au fond de moi, je m’habitue à lui. Je l’embrasse, moi cette fois, ma langue se bat dans sa bouche avec lui et je m’écarte. De mes mains je prends les siennes et les amènes sur mes fesses, et je remonte très haut les genoux en m’accrochant à son cou :
- Soulèves-moi ! branle-toi avec moi !
En se contorsionnant un peu, en restant au plus profond il s’est mis à genoux sur le lit, s’enfonçant encore plus maintenant que je n’ai plus d’appui sur ses cuisses et raffermit ses grandes mains sur mes fesses, il attend, il me regarde et attend … je suis prête … un regard de défi :
- Vas-y Alain ! vas-y … branle-toi avec moi !
… je ferme les yeux et bascule la tête en arrière … j’attends … c’est Tina, les seins collés à mon dos, qui glisse ses mains sous mes fesses et commence à me soulever. Alain se cambre, se décolle de moi et j’écarte plus les cuisses, et il me soulève et me laisse retomber, d’abord de quelques centimètres … et puis sur toute sa longueur … et puis il ne se contente plus de me laisser retomber mais me plaque sur lui … il se branle avec ma chatte et je coule encore autour de lui … je contracte les muscles de mon ventre par à-coups comme je le ferais de ma main ou de mes lèvres et j’oublie la douleur sous ses mains qui écrasent et maltraitent les chairs, il se raidit et je ressens les jets chauds, je ressens les tensions de sa queue, je sens l’odeur de sexe dans la chambre, l’odeur du sperme qui déborde et coule de mon sexe, et il gicle et se contracte encore … il me repose empalée sur son sexe et relâche la pression de ses doigts sur mes fesses. Je tourne le visage vers Tina, je cherche sa bouche, je trouve ses lèvres … Alain se penche pour me reposer sur le lit, elle m’accompagne sans lâcher ma bouche et je serre mes jambes autour des reins d’Alain, les talons pressant ses fesses. Je veux pas qu’il me quitte, je veux le garder en moi, encore un peu … dos sur le lit, je me sens … démolie … j’ai mal au ventre … mal aux seins … mal aux fesses … et j’embrasse Tina, et j’empêche Alain de sortir de mon ventre … je suis tellement bien … moulue et comblée comme jamais … que ça s’arrête pas … encore un peu …
On est resté en travers du lit, la bouche d’Alain remplaçant celle de Tina. Alain restait en appui sur ses coudes, ne voulant pas m’écraser sous son poids sans doute, mais j’aurais aimé aussi qu’il pèse sur moi. Je le retenais toujours de mes talons planté dans ses fesses. Il a essayé de sortir, et j’ ai serré mes jambes plus fort ; c’est tellement bon ce sexe en moi, je ne veux pas le lâcher, je voudrais dormir et me réveiller avec lui, sur moi, en moi … j’ai beaucoup rêvé, beaucoup imaginé ce que pouvait être le sexe … et c’est mieux, beaucoup mieux que ce que j’osais dans mes rêves …
- T’es toujours comme ça ? j’ai jamais vu une tornade pareille …
- … mais je suis jamais comme ça … c’est vous deux …
- Nous ? … Annie … on y est pour rien …
- Mais j’avais jamais fait l’amour … vraiment fait l’amour comme avec vous … Marco me baisait, je me laissais faire, et voilà … je savais que ça pouvait être autrement … mais là, là … ça dépasse tout …
Et puis j’ai pleuré, quelle conne, je peux pas m’empêcher … j’ai fini par relâcher Alain, laissant retomber mes jambes … et il est resté … il s’est allongé sur moi … et comme je suis vraiment très conne, devinez … eh oui ! j’ai encore pleuré …
- … même si tu me fais plus jamais l’amour, Alain, je m’en fous, j’aurais eu ça … personne peut me reprendre ça … je peux vivre sans, tu sais, maintenant je sais ce que ça fait … Tina, c’est vrai tu sais … je savais pas … j’en ai pas besoin, je vous aime …
Je me suis enfuie dans la salle de bains. Jamais j’ai dit à personne que je l’aimais, même pas à ma mère, et elle m’a jamais dit non plus qu’elle m’aimait ; Marco si, une fois, et on s’est marié ; et il me l’a jamais redit ! et je leur ai dit … j’aurais pas dû …
Tina est venue me retrouver …
- Pousse-toi un peu … allez, avance …
Elle s’est assis derrière moi dans la baignoire, ses jambes autour de moi, les mains dans mes cheveux.
Alain est venu aussi :
- Vous me faites une place ?
Il s’est assis aussi, appuyant son dos sur ma poitrine.
On est resté dans la baignoire sans bouger.
A un moment, Tina s’est mise à rire, secouant mon dos de son rire, et secouant Alain qui s’appuyait à moi. On lui a rien demandé et elle s’arrêtait pas :
- Vous sentez-rien ?
On a senti, cherchant, et on s’est mis à rire aussi :
- Ça sent le sexe … tous les trois on sent le sexe !
Alain s’est levé ; il a pris la douchette, réglé la température, et nous a arrosées. Tina m’a enduite de produit douche et m’a lavée du visage à la pointe des pieds, sans oublier un seul bout de peau, aucun pli caché ne lui a échappé et je l’ai lavée aussi, moi non plus n’oubliant aucun endroit. Alain nous a rincé, à genoux devant nous dans la baignoire et nous avons joint nos mains pour le laver à son tour.
A peine épongés pour garder la fraîcheur sur notre peau, nous sommes allés sur la terrasse où Alain nous a amené un grand verre de coca à chacune, lui, a fini la bouteille en buvant au goulot.
Comme dans la baignoire, Tina m’a attirée entre ses jambes sur un transat, ma tête reposant contre sa joue. Alain s’est assis face à moi en soulevant mes jambes pour les passer sur ses cuisses. J’étais enfermée dans leur bras.
- C’est un bon signe, le transat résiste à notre poids !
- C’est un bon signe, Alain, tu as raison … Annie … tu veux bien essayer ? Je ne sais pas comment … mais on aimerait, Alain et moi …
Alain me regardait intensément, et comme j’allais parler, il a posé un doigt sur mes lèvres pour m’en empêcher :
- C’est pas simple tu sais … mais je voudrais essayer …
- … et moi aussi, Annie …
- … reste avec nous …
- … reste avec nous … je t’aime …
- … je t’aime …
Il m’a soulevée dans ses bras en se levant ; me tenant d’un seul bras contre lui, il a tendu la main pour aider Martina à se lever et gardant sa main dans la sienne nous a amenées dans la chambre.
Couchée entre eux, leurs mains sur moi, j’ai eu beaucoup de mal à m’endormir, bien après que leur respiration se soit apaisée en tout cas. Alain s’est endormi le premier cramponné à un de mes seins et Martina a chuchoté dans mon cou : « faut t’habi, il ronfle un peu, pas très fort » ; elle a pris ma main pour la glisser entre ses jambes et a posé la sienne sur mon ventre après avoir tiré le drap sur nous. Le sommeil me fuit, je veux profiter de ce moment, de leur chaleur, de leur souffle calme dans mon cou.

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